Mongolie 2009

Nous nous sommes leves au doux bruit de l’eau qui ruisselle (heureusement, cette fois c’etait à l’exerieur de Zuud, et non encore une fuite de lanterneau ou autre… ;).

puis nous avons rejoint la route principale en traversant le superbe pont

Quelques kilometres apres etre partis, on se fait arreter par deux gars. Ils nous demandent si on parle Russe, mais comme on ne comprend rien, ils nous ecrivent un message à faire passer à quelqu’un dans une maison en toit triangulaire en haut de la colline.

Voila ce qu’ils dessinent :

et le message (on n’a rien compris… si quelqu’un veut traduire) 😉

Ils nous indiquent que la maison des gens à qui on doit donner le message se situe à 4km de là, en haut de la colline. Au bout de 4 km, on trouve une maison abandonnee (la porte est scellee). Ca ne doit pas etre là… Finalement, au bout de 11km on trouve la maison au toit triangulaire… La dame à qui on donne le message n’est manifestement pas tres content de nous voir, comme si elle s’attendait à recevoir un message… Bref, on a accompli notre mission, mais on ne nous y reprendra pas…

La route serpente dans la montagne.

On a un petit souci avec Zuud : il a moins la patate dans les montees qu’avant. On avait dejà remarque ça hier quand on avait pris l’autostoppeur, et on avait pense que c’etait parce qu’il avait abuse des chachlik, mais là on n’est que tous les deux. Certes, les côtes sont assez violentes, avec des pentes à 12%, mais avant Zuud arrivait à les passer soit en 4^eme, mais doucement, soit en 3^eme. Là, la 3^eme ne tient pas, et je suis parfois oblige de passer la seconde et de rouler à 30…

D’apres le livre d’entretien, cela pourrait etre cause par un filtre à air encrasse (on a verifie, et tout a l’air OK… pas de poussieres particulieres), soit à une mauvaise qualite de combustible, ce qui pourrait etre le cas… mais pour le coup on n’y peut pas grand-chose… Bref, on va voir comment ça evolue.

Sur notre route vers la frontiere, nous avions prevu de faire une vidange avant d’entrer en Mongolie. Pour cela il nous fallait un pont (il y’en a un peu partout en Russie…). Sauf qu’au moment où on a commence à chercher, il ne restait sur notre route plus que de petits villages ou de toutes petites villes. On a d’abord trouve un pont mais qui n’etait pas assez large pour nous accueillir. Puis un autre qui etait occupe par un enorme camion Kamaz. Finalement, on allait abandonner et on s’est dit qu’on ferait la vidange en Mongolie. On a donc fait le plein de Gazoil, et rempli nos Jerricans. Et dans l’avant derniere ville, on a tente notre chance, et finalement on a trouve un garage qui disposait d’une fosse. Le mec nous a fait notre vidange proprement et tres rapidement… à la fin il a tente une petite exageration sur le prix (1000 roubles la vidange, faut pas deconner), mais on a bien negocie et on est revenu à un prix raisonnable…)

La population a maintenant bien change. Ce ne sont plus des slaves, ça c’est sur. On hesite entre une population d’origine mongole ou kazakhe. En tout cas ils ont les yeux brides, et des yourtes dans les jardins de leurs maisons… mais pas des yourtes mongoles…

Les panneaux aussi sont folkloriques par ici. On dirait qu’ils sont dessines à la main. On a au debut de tous petits cailloux ronds qui risquent de devaler la pente :

puis des cailloux plus gros et plus pointus et plus nombreux (attention egalement à la forme de la pente)

D’enormes troupeaux de vaches, moutons et chevres paissent paisiblement au bord de la route, sans enclos

mais parfois ils sont en cours de deplacement, et la ça devient marrant

Certains sommets culminent à plus de 4000m dans la region… aussi on trouve des sommets enneiges :

Puis tout d’un coup le paysage change. Les arbres se font de plus en plus rares, les montagnes sont nues. On se rapproche de la frontiere.

On en profite pour faire un dernier adieu à la russie (avant 30 jours)

Enfin, on arrive à Tashanta (ТАШАНТА), ville frontiere que nous avions longtemps attendu.

Le poste frontiere Russe, au bout du village, se compose d’un « bureau de l’immigration » (petite maisonnette en bois), d’une grille et d’un bureau pour la douane et le contrôle des passeports.

On passe d’abord au bureau de l’immigration, où le responsable nous annonce (à l’aide d’un logiciel de traduction… il ecrit en russe, ça apparaît en anglais… je tape en anglais pour lui repondre, et ça lui ecrit le texte en russe… pas mal la communication 😀 ) qu’on doit payer une amende de 2000 roubles car nous ne nous sommes pas enregistres. Une regle (qui date sûrement de l’ere sovietique) precise en effet qu’on doit obligatoirement s’enregistrer quand on reste plus de 3 jours dans une ville. Or nous ne sommes jamais restes 3 jours au meme endroit. C’est ce que je lui explique (en l’ecrivant sur le PC). Je lui dis qu’en plus l’ambassade de Russie à Paris nous avait confirme que nous n’avions pas besoin de nous enregistrer dans notre cas. Finalement le mec nous laisse partir sans payer l’amende… cool.

2^eme etape : verification des passeports à la frontiere. Ca se passe assez vite, le gars nous laisse passer.

Ensuite on a droit à une verification de la carte d’assurance Russe. Puis au contrôle des objets declares (remplissage du formulaire qu’on avait dejà rempli en 4 exemplaires à la frontiere Ukrainienne). Bizarrement le gars reecrit le formulaire à notre place en enlevant tous les objets declares. On ne comprend pas trop pourquoi…

On redescend et on fait visiter la voiture à des contrôleurs de la douane. Ils s’amusent à regarder tout notre amenagement et nous demandent un cafe ou un the… Y’en a meme un qui nous annonce fierement « Patricia Kaas ». On lui explique gentiment que ce n’est pas notre style musical…

On retourne voir notre contrôleur des objets declares pour qu’il nous signe notre papier, puis on continue notre periple frontalier vers le contrôle des passeports. OK pour nous deux (ouf), on peut passer la frontiere.
On entre alors dans un No Man’s Land de 28km de long, separant la Russie et le Mongolie.

D’abord sur une belle route

la route se deteriore rapidement, et apres qu’un militaire nous ait reellement ouvert la frontiere entre les deux pays, la route s’arrete completement et on a droit à un chemin non goudronne

Dans le No Man’s Land côte Mongole, des centaines de marmottes font leur apparition au bord de la route :

Les formalites au niveau de la douane mongole sont relativement rapides et simples :

Verification des passeports, paiement d’une taxe (frais de douane) 50Roubles, remplissages de formulaires d’immigration, contrôle du vehicule, remplissage de formulaires de sante, le tout avec des douaniers (ou plutôt les personnes dans les bureaux) qui parlent quelques mots en anglais…

Meme Zuud qu’on pensait difficile à faire entrer est passe sans probleme… On n’a meme pas eu besoin de la lettre de recommandation qu’on avait demande à l’ambassade Mongole à Paris et qu’ils n’ont jamais daigne nous envoyer…

Le personnel à la douane nous propose egalement de faire du Change. Ca ne doit pas etre tres officiel, alors ils nous font rentrer dans leur bureau, un peu en cachette. On apprendra finalement que le taux n’etait pas terrible, mais on n’a pas change grand-chose, donc ça va…

On sympathise un peu avec les deux personnes qui s’occupent de nous. Y’en a une qui demande à Poupoussy si elle parle Portugais. Finalement elle nous sort son telephone portable, avec une photo de sa fille. On ne comprenait pas trop. On pensait qu’elle voulait nous la montrer parce qu’elle ressemble à Poupoussy. En fait non, c’est juste qu’elle fait ses etudes en Angola… mais c’est super… merci pour l’info…
Bref… ils sont sympas ces mongols 😀

Le seul truc qu’on n’avait pas prevu c’etait l’assurance voiture obligatoire (apparemment) à 41$ (pour un sejour d’un mois).

Une fois ces formalites terminees, il est 19h30 heure mongole (de l’ouest), et nous voila à notre destination.
Apres 2 semaines de voitures non stop, 8500 kilometres parcourus et 6 pays traverses, nous voila enfin arrives en Mongolie !!!

C’est magnifique. On a le temps d’apprecier un peu les paysages, mais le soleil se couche assez vite. On voit juste quelques troupeaux de yaks courir à côte de la voiture…

On decide de s’installer quelques kilometres apres la frontiere, et de continuer demain.
On sort de la piste et on s’installe en plein milieu de la vallee, à une distance respectable des premieres yourtes.

On se fait un enorme plat de pâtes (on n’avait rien mange depuis le matin) quand tout d’un coup on aperçois à la fenetre un cavalier mongole sur son cheval. On sort et on discute un peu avec lui. Quelques mots en mongole, beaucoup de langage des signes, un peu de français et de mime nous permettent de nous comprendre.